Mon mari m’empêche d’exercer l’hospitalité

Béatrice dont le mari refuse qu’elle ne reçoive chez eux des visiteurs surtout s’ils sont chrétiens, m’a un jour demandé avec une pointe de malice : « S’il m’arrive d’être veuve et sans famille, l’église me viendra-t-elle en aide même si je n’ai pas exercé l’hospitalité ? »

Elle faisait référence à 1 Tim 5:9-10 et 16 : « Qu’une veuve, pour être inscrite sur le rôle, n’ait pas moins de soixante ans, qu’elle ait été femme d’un seul mari, qu’elle soit recommandable par de bonnes œuvres, ayant élevé des enfants, exercé l’hospitalité, lavé les pieds des saints, secouru les malheureux, pratiqué toute espèce de bonne œuvre. (…) Si quelque fidèle, homme ou femme, a des veuves, qu’il les assiste, et que l’Église n’en soit point chargée, afin qu’elle puisse assister celles qui sont véritablement veuves. »

Je ne sais pas si son église lui viendra en aide – je l’ai encouragée, le cas échéant, à faire connaître alors (sans abuser) ses besoins à son église. Ce que je sais en revanche, c’est que contrairement à ce qu’elle croit, elle exerce bel et bien l’hospitalité.

Exercer l’hospitalité ne signifie pas uniquement ouvrir sa maison. D’après le dictionnaire Larousse, le terme hospitalité répond à trois définitions.

a) Action de recevoir et d’héberger chez soi gracieusement quelqu’un, par charité, libéralité, amitié : Offrir l’hospitalité à quelqu’un.

1 Corinthiens 3:16 : « Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu, et que l’Esprit de Dieu habite en vous ? » Jean 14:23 : « Jésus lui répondit : Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, et mon Père l’aimera ; nous viendrons à lui, et nous ferons notre demeure chez lui. » Ainsi, croire en Dieu, c’est déjà recevoir trois personnes divines en soi. A fortiori accueillir quelqu’un dans son cœur et l’aimer, c’est l’héberger là où l’on habite ! C’est donc exercer l’hospitalité selon cette première définition. Et Béatrice qui aime tant le Seigneur, est ainsi une hôtesse admirable.

b) Générosité, bienveillance, cordialité dans la manière d’accueillir et de traiter ses hôtes : Un peuple connu pour son hospitalité.

Béatrice habite à proximité d’un aéroport international. Ses amis missionnaires savent qu’ils ne seront pas hébergés dans sa maison, mais ils peuvent compter sur elle pour mettre quelques gouttes d’huile dans les rouages de leurs déplacements. Elle se rend disponible en journée pour faire bon accueil à un missionnaire étranger, l’aider dans son transit entre aéroports et gares, faciliter sa prise en charge dans le pays. Elle contribue à faire de son sol natal une terre hospitalière. N’est-ce pas une belle façon d’exercer l’hospitalité selon cette deuxième définition ?

c) Asile accordé à quelqu’un, à un groupe par un pays : Donner l’hospitalité à des réfugiés politiques.

Béatrice vit dans le monde mais n’est pas du monde. Sa patrie est ailleurs. Elle est ambassadeur pour Christ. 2 Corinthiens 5:20 : « Nous sommes donc des ambassadeurs pour Christ, comme si Dieu adressait par nous son appel. » Son foyer peut être assimilé à une ambassade dans laquelle elle a autorité pour accorder l’asile à quelqu’un en provenance du monde. Son mari est le premier concerné. Même s’il n’a pas encore fait le choix de répondre à l’appel, il est mis à part, sanctifié par son union avec un enfant de Dieu. Il vit dans un lieu où le Saint Esprit agit et vivifie.

Exercer l’hospitalité, c’est avant tout ouvrir son cœur à Dieu puis accueillir l’autre dans son domaine. Il peut s’agir d’une maison, d’un lieu de travail, d’une ambassade, d’un pays… L’hospitalité est à notre portée.

3-14

 

 

 

 

2 commentaires

  • Formidable analyse! Mon mari, même s’il ne le reconnait pas aujourd’hui ou l’a oublié, m’a dit un jour qu’il ne voulait pas voir sa maison pleine de chrétiens et encore moins devenir une maison de prière. Il avait été tellement désagréable avec une voisine chrétienne qu’elle ne vient plus chez nous.
    Je bénis le Seigneur de ce que par les trois définitions données je reconnais exercer quand même l’hospitalité. J’ai souvent l’impression d’être dans une prison dorée et d’être limitée dans ma mission. Mais suite à un mail reçu récemment d’Isabelle. Je crois que j’ai compris pas mal de choses et que j’ai besoin de la grâce de Dieu pour que mon témoignage reste en accord avec la Parole de Dieu.

    • Merci Olivia. Entraînons-nous mutuellement à voir les choses comme Dieu les voit. Nous avons tous besoin de sa grâce. A bientôt.