5 juillet 2014 - 4) Il est mauvais    Commentaires fermés sur Il ne voit donc pas que c’est un miracle ?

Il ne voit donc pas que c’est un miracle ?

Béatrice qui priait pour son mari malade me déclara un jour que celui-ci était guéri et que les médecins ne comprenaient pas ce qui s’était passé. Elle ajouta qu’elle s’irritait contre son mari qui ne voyait toujours pas l’action miraculeuse de Dieu dans sa vie.

A toutes celles qui s’énervent parce que leur conjoint ne se laisse pas convaincre par les miracles, souvent réclamés dans leurs prières, j’ai envie de dire : cessez de vous faire du mal avec ça.

Il est si difficile, même pour nous croyants, de discerner un miracle.

Tout d’abord, nous n’imaginons pas tout ce que Dieu fait sans que nous en ayons conscience, pour que tout contribue à notre bien. La vie chrétienne ressemble à un voyage pour remonter un cours d’eau. Il arrive que nous ayons à passer des écluses. Dans ces moments-là, nous n’avons pas de visibilité sur ce qui se passe autour de nous. Nous avons l’impression que rien n’avance. C’est long. Et pourtant Dieu est à l’œuvre pour que le niveau d’eau monte dans l’écluse. Au moment opportun, il ouvre les portes amont du barrage. Nous voyons alors la main de Dieu dans nos vies. Par ce miracle, nous pouvons à nouveau avancer et nous trouvons cela exaltant. Jusqu’à la prochaine écluse. Nous avons tendance à accorder beaucoup d’importance à l’ouverture des portes de l’écluse. Mais le vrai miracle se produit à chaque seconde, par la présence continue du Seigneur Jésus à nos côtés. Quand nous sommes enfermés dans l’écluse et que tant de choses se préparent autour de nous pour notre bien, nous sommes comme ces incrédules qui ne regardent pas les miracles que Dieu opère dans leur quotidien.

Par ailleurs, ce qui est miracle aux yeux d’un croyant apparaît souvent comme une coïncidence pour les non-croyants, voire pour certains chrétiens. Moi-même, j’ai eu longtemps du mal à accepter les témoignages de miracles dans ma propre église. Quand un jour l’un de nous a raconté que Dieu avait réalisé pour lui un miracle en faisant en sorte qu’il y ait une place libre pour qu’il se gare devant son lieu de rendez-vous, ma première réaction a été teintée de dédain. Dans mon orgueil, j’ai pensé que moi au moins, je savais m’organiser pour arriver en avance à mes rendez-vous. Mais qui suis-je moi, pour juger des difficultés de cet homme à quitter son domicile, des obstacles qu’il a surmontés en route, de l’importance que revêtait pour lui ce rendez-vous, de la nécessité absolue d’y arriver à l’heure ? Ce jour-là, j’ai été fermement reprise dans ma conscience et je me suis sentie interrogée sur ce que je faisais de mes capacités (gérer mon emploi du temps, posséder une voiture fiable, fréquenter des quartiers où l’espace ne manque pas pour se garer…). Les gens simples comptent tellement sur Dieu pour leur essentiel que les miracles se font au niveau des toutes petites choses du quotidien.
De même, Dieu n’intervient pas par des miracles là où il a donné aux hommes les capacités d’être autonomes. C’est ce dont témoignent de nombreux missionnaires qui ont vu des guérisons miraculeuses dans la brousse, là où il n’y avait pas même un dispensaire. Mais de retour en pays riche, ils ne rapportent plus de miracle. Une anesthésie réussie, une suture qui ne laisse pas de cicatrice apparente, un cancer qui disparait grâce à des médicaments sophistiqués sont pour nous des choses normales, des dus ! Mais si nous ramenions un médecin du XVIIIe siècle à nos jours, ne serait-il pas abasourdi de la quantité de miracles qui s’opèrent dans notre quotidien ?

J’ai eu l’occasion de raconter ce que j’estime être de véritables miracles dans ma propre vie à des personnes qui semblaient avoir besoin de surnaturel pour commencer à croire un petit peu. Ca n’a pas marché !

Dans l’évangile de Luc (chapitre 16), le Seigneur Jésus nous raconte l’histoire d’un homme riche, mort sans Dieu, qui réalise que ses choix l’ont conduit à des tourments éternels et qui supplie Abraham d’envoyer un mort vers ceux de sa famille pour les convaincre de changer de vie tant qu’il en est temps. Verset 31 : « S’ils n’écoutent ni Moïse ni les prophètes, ils ne se laisseront pas davantage convaincre par un mort revenant à la vie !”

Il est vrai que tout perdu a besoin que les yeux de son cœur soient illuminés. Mais il est très rare que Dieu fasse des miracles dans le but de convertir quelqu’un. Des milliers de personnes ont assisté aux miracles du Seigneur Jésus mais combien étaient présentes autour des apôtres après l’ascension ? En comparaison, environ trois mille personnes se sont converties en écoutant parler Pierre (Actes 2:41).
Par la Bible, Parole de Dieu, nous avons déjà tout ce qu’il faut à notre disposition pour faire des miracles. « Ainsi la foi vient de ce qu’on entend et ce qu’on entend vient de la parole de Dieu. » (Romains 10:17)

Un incrédule a besoin de croire en un seul miracle, celui de la mort et de la résurrection du Seigneur Jésus, qui rend possible la réconciliation avec Dieu. Pourtant, il n’est pas rapporté que le Seigneur Jésus après sa résurrection se soit montré à d’autres qu’à ses disciples. En fait, le premier miracle qui doit s’opérer dans la vie d’un incroyant, c’est d’être convaincu de péché. Et ceci ne relève pas de notre responsabilité. C’est le travail du Saint Esprit.

Alors arrêtons de nous fâcher contre nos maris qui n’arrivent pas à voir les miracles du quotidien. Rendons plutôt grâce à Dieu de ce qu’il prolonge la vie des incroyants, leur laissant plus de temps et plus d’occasions de se convertir en entendant la Parole. Remercions Dieu pour tout ce qu’il fait dans nos vies, pour ses enfants comme pour ceux qui sont appelés à le devenir. Dieu n’exige rien en contrepartie des cadeaux miraculeux qu’il nous fait. N’exigeons pas des incroyants qu’ils saisissent ces miracles pour croire.

 

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