Il ne se convertira jamais ! (1)
« C’est désespérant, désolant, déchirant… : mon mari ira en enfer, c’est sûr ! »
Non, ce n’est pas sûr.
Un proverbe dit : « Tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir ». Cela recouvre une réalité spirituelle. Nous avons à faire un choix de notre vivant, celui entre la réconciliation avec Dieu et la séparation d’avec Dieu. Ce choix a des répercussions éternelles et nous ne pouvons le faire que de notre vivant : « il est réservé aux hommes de mourir une seule fois, après quoi vient le jugement » (Hébreux 9:27). Une fois morts, le choix n’est plus possible, mais tant que nous sommes vivants, le choix est possible. Et même s’il est fait quelques secondes avant de mourir, le choix de la réconciliation est agréable à Dieu.
Cette conversion in extremis a autant de valeur qu’une conversion de longue date. C’est ce que présente la parabole de l’ouvrier de la dernière heure, qui reçoit le même salaire que ceux qui travaillent depuis le matin (Matthieu 20:1-16). Ce qui est triste pour celui qui se convertit sur son lit de mort, c’est qu’il n’a pas eu le temps de collaborer avec Dieu et de voir son bras puissant agir.
Cela ne signifie pas qu’il n’a rien construit pour le Royaume. « Si l’œuvre bâtie par quelqu’un sur le fondement (Jésus Christ) subsiste, il recevra une récompense. Si l’œuvre de quelqu’un est consumée, il perdra sa récompense ; pour lui, il sera sauvé, mais comme au travers du feu. » (1 Corinthiens 3:14-15) Le brigand sur la croix n’a-t-il pas réalisé in extremis une œuvre majeure ? En effet, croire est la première œuvre. Jean 6:28-29 : « Ils lui dirent : Que devons-nous faire pour faire les œuvres de Dieu? Jésus leur répondit : L’œuvre de Dieu, c’est que vous croyiez en celui qui l’a envoyé. » Le brigand, en croyant, a encouragé et aidé des générations de pécheurs qui ont pu se dire : « Si même un brigand peut être sauvé… pourquoi pas moi ? Le malfaiteur sur la croix ne pouvait rien faire pour son salut… Le salut est donc gratuit ! Un don de Dieu ! Ce qu’il y a après la mort pour ceux qui croient ? Mais Jésus l’a dit au brigand : le paradis ! » Combien de vérités essentielles ont été mises en relief dans les derniers instants de vie du brigand ?
Celui-ci pourrait bien recevoir une couronne pour ce que sa vie a permis. C’est peut-être le sens de 2 Corinthiens 5:10 : « Car il nous faut tous comparaître devant le tribunal de Christ, afin que chacun reçoive selon le bien ou le mal qu’il aura fait, étant dans son corps. » Dieu ne punit pas. Pourtant ce verset affirme que nous recevrons aussi selon le mal que nous aurons fait. Nous allons être surpris par l’étendue de la grâce de Dieu qui tire beaucoup de bien de la vie en apparence perdue et gâchée d’un brigand. Et nous devons admettre que le bien que Dieu retire de nos vies ne se mesure pas à la longueur du temps passé à son service.
Celui qui se convertit à son dernier souffle ne peut pas savoir en quoi il est utile et s’il recevra des récompenses. Mais il a déjà réalisé l’œuvre fondamentale de croire au Seigneur Jésus. Il est ainsi enfant de Dieu et vivant pour l’éternité.
C’est pourquoi je fais cette prière : « Seigneur Jésus, tu as fait en sorte que mon mari puisse faire le choix de la vie. Par ma présence à ses côtés, il a eu l’occasion d’entendre l’évangile et en a compris l’enjeu. Je te demande, s’il doit mourir, de lui rendre personnellement une toute dernière visite, de lui présenter à nouveau le choix de la vie. Je sais que même alors tu accepteras sa conversion et qu’il recevra la vie éternelle. Et s’il refuse de te faire confiance, il en supportera éternellement les conséquences et ce sera juste. »