Il blasphème
« Non mais tu te rends compte, il insulte Dieu ! »
Béatrice, récemment convertie, avait offert une Bible à son mari. Il commença à la lire depuis la Genèse. Mais contrairement à l’effet recherché, il la referma en insultant Dieu pour sa cruauté. Outrée par les propos de son mari et frustrée d’avoir encore si peu d’arguments valables à lui opposer, Béatrice se mit en colère contre lui, et en culpabilisa.
Voici ce que je lui ai répondu.
« Moi aussi, je suis affectée par le manque de respect à Dieu, surtout venant de mes proches. Je crois que cette réaction de douleur honore Dieu. Nous souffrons avec lui de voir les hommes s’égarer à ce point et c’est bien ce qu’il nous invite à faire, non pour le plaisir de souffrir mais parce que c’est ainsi que s’expriment notre compassion et notre légitime colère.
Le rejet de Dieu, les insultes font partie du péché. Ils font partie de ce pour quoi Jésus Christ est mort. Ils sont couverts par sa grâce. Alors que Jésus sur la croix entendait les insultes des témoins contre Dieu, sa réaction a été de dire : « Père, pardonne-leur car ils ne savent ce qu’ils font ». (Luc 23:34)
Seul le blasphème contre le Saint-Esprit n’est pas pardonnable. « C’est pourquoi je vous dis : Tout péché et tout blasphème sera pardonné aux hommes, mais le blasphème contre l’Esprit ne sera point pardonné » (Matthieu 12:31). En d’autres termes, si mon conjoint persiste délibérément à refuser le pardon de Dieu alors que le Saint-Esprit a fait (selon Jean 16:8) le travail de lui révéler ses péchés, Dieu ne le forcera pas. Il ne lui sera pas pardonné contre son gré.
Quand un de mes proches insulte Dieu, ma responsabilité est de garder le lien avec lui, en le regardant comme quelqu’un qui ne connait pas Dieu et pour qui Christ est mort. Garder le lien, ça peut être parler pour afficher la vérité, se taire parce qu’aucun argument n’est recevable à ce moment-là, ou encore mettre en place une stratégie pour l’avenir, pour semer un peu de lumière et de vérité à un meilleur moment. Quand Dieu est insulté, j’ai à écouter le Saint Esprit et faire ce qu’il suggère.
Ta réaction avec ton mari était ajustée. Tu as posé une limite. Tu n’as pas cherché à justifier Dieu. Tu n’as pas inventé des arguments que tu n’avais pas. On n’a jamais fini d’apprendre à maîtriser sa langue mais avec le temps et l’écoute de Dieu, on parvient à parler utilement. « sanctifiez le Seigneur le Christ dans vos cœurs ; et soyez toujours prêts à répondre, mais avec douceur et crainte, à quiconque vous demande raison de l’espérance qui est en vous. » (1 Pierre 3 :15)
A toi maintenant de ne pas glisser sur la pente du jugement envers ton mari. Ce qu’il a dit n’est pas pire que ses autres péchés et sa réaction montre qu’il a été fortement touché par ce qu’il a lu. C’est ainsi que procède parfois Dieu dont la Parole est vivante, pour toucher ceux qu’il appelle.
Ne t’inquiète pas pour cet événement, retrouve ta paix et présente à Dieu ton mari en lui disant : Père, pardonne-lui car il ne sait pas ce qu’il fait. »
Bonjour,
Ce n’est peut-être pas comparable mais j’ai lu un témoignage d’une chrétienne qui parlait de ses relations avec ses amies non-chrétiennes. Elle a expliqué qu’un soir, après que ses amies aient fait une remarque déplacée et moqueuse envers Dieu et la religion, elle était blessée car elle trouvait qu’elles ne respectaient pas ses croyances. Elle dit avoir ensuite entendu l’Esprit lui murmurer: « Mais ce n’est pas de toi qu’elles rient, c’est de MOI. » Ça l’a apaisée et elle s’est mise à prier pour ses amies.
J’avoue que je n’ai pas ce genre de réaction pleine de bienveillance et d’amour comme Jésus sur la croix: « Pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu’ils font. » Moi, je suis plutôt du genre à demander l’invocation du feu du ciel contre ceux qui insultent le Seigneur, alors que j’ai prononcé des insultes bien plus virulentes à son égard ALORS QUE JE LE CONNAIS depuis longtemps.
Bref, sans tomber dans la lâcheté, on doit souvent se rappeler que Dieu seul prononce la sentence finale et appropriée et qu’à notre niveau humain, nous devons reprendre avec amour. (J’en suis incapable)
Oui, s’en remettre à Dieu qui juge justement (1 Pierre 2:23 : « lui qui, injurié, ne rendait point d’injures, maltraité, ne faisait point de menaces, mais s’en remettait à celui qui juge justement; »)
Bonne route sur votre chemin de progrès et de grâce.
Isabelle