Nous allons dans des directions opposées
« A quoi bon avancer avec lui puisqu’il se détériore alors que je m’améliore ? Un jour, ce ne sera plus vivable. »
Avec le recul de mes années de vie chrétienne, et sans vouloir me vanter, je dois reconnaître que je suis devenue quelqu’un de bien. « Par la grâce de Dieu je suis ce que je suis » (1 Corinthiens 15:10). « Et même si notre être extérieur se détériore peu à peu, intérieurement, nous sommes renouvelés de jour en jour. » (2 Corinthiens 4: 16)
J’irais même plus loin : mon être extérieur se détériore moins du fait que mon être intérieur se renouvelle de jour en jour. Est-ce dû à une meilleure gestion du stress (Esaïe 41:10 : « ne crains point, car je suis avec toi ; ne sois pas inquiet, car moi je suis ton Dieu. Je te fortifierai ; oui, je t’aiderai ; oui, je te soutiendrai par la droite de ma justice. ») ? Est-ce dû à des choix plus responsables pour ce qui concerne ma santé, au respect que j’ai pour mon corps, temple du Saint Esprit ? Toujours est-il que mon être extérieur aussi se porte mieux à cause de ma foi. Dans l’article de Sciences et Vie (Août 2005 page 54), Nicolas Revoy nous rapporte que la synthèse sérieuse de 42 études médicales en 22 ans de travail et portant sur 126.000 personnes a démontré que : « croire en Dieu augmente l´espérance de vie sur terre » (en moyenne de 29%).
Il est également vrai que mon mari se détériore, comme tout homme obligé de pécher tant qu’il n’est pas sauvé. Le péché nous fait du tort. C’est pourquoi Dieu a limité les jours de l’homme à 120 ans pour lui éviter de trop s’enfoncer. « Et l’Éternel dit : Mon Esprit ne contestera pas à toujours avec l’homme, puisque lui n’est que chair ; mais ses jours seront cent vingt ans. » (Genèse 6:3)
Mais il serait regrettable de tout spiritualiser dans la vie de couple. Seules les questions spirituelles sont abordées différemment lorsque les deux conjoints ne sont pas croyants. Il est vrai que la foi en Dieu est un fondement qui convient pour toute chose. Mais il est vrai aussi que l’homme a été créé à l’image de Dieu, et qu’il y a déjà beaucoup de la personne de Dieu en chaque homme, même avant sa conversion. Les valeurs peuvent être les mêmes (amour du prochain, respect de l’autorité, honnêteté, générosité, etc.). Si les activités divergent (l’un assiste au culte tandis que l’autre fait du sport), il convient de fixer son attention sur qui est invisible : « Et nous ne portons pas notre attention sur les choses visibles, mais sur les réalités encore invisibles. Car les réalités visibles ne durent qu’un temps, mais les invisibles demeureront éternellement. » (2 Corinthiens 4:18)
Parmi ces réalités invisibles, il y a la certitude que Dieu s’occupe de mon mari, tout comme d’Israël qui invoque « le Dieu qui a pris soin de moi depuis que j’existe et jusqu’à ce jour » (Genèse 48:15).
Il y a aussi cette certitude que Dieu a mis un de ses enfants au contact de mon mari afin qu’il se détériore moins vite (« Car le mari non-croyant est sanctifié par la femme », 1 Corinthiens 7:14).
Je dois enfin me rappeler que moi aussi, avant d’être sauvée, je me détériorais dans mon être intérieur. Ainsi, mon mari et moi n’allons pas dans des directions opposées. Nous sommes bien sur le même chemin ; j’ai simplement pris un peu d’avance sur lui. Sachant cela, je préfère cultiver la compassion et l’amour pour qu’il avance plus vite (pourquoi aurait-il envie de se convertir s’il me voit toujours en colère, en lutte, en prière pour le supporter ?).
Si je ne peux pas encore le considérer comme un frère, c’est-à-dire comme faisant partie de la famille de Dieu, il est pourtant celui pour qui Christ est mort. Je dois le regarder comme un prince de Dieu en devenir.
« Nous savons, du reste, que toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son dessein. » (Romains 8:28)
Moi j’aime Dieu, alors toutes choses concourent à mon bien.
Mon mari est appelé selon le dessein de Dieu, alors toutes choses concourent à son bien.
Nous avançons sur le même chemin.
DUR DUR! J’avoue qu’en ce moment j’ai beaucoup de mal à entrer là dedans. Que Dieu me vienne en aide. « Nous sommes bien sur le même chemin ; j’ai simplement pris un peu d’avance sur lui. Sachant cela, je préfère cultiver la compassion et l’amour pour qu’il avance plus vite (pourquoi aurait-il envie de se convertir s’il me voit toujours en colère, en lutte, en prière pour le supporter ?) » —-Je me reconnais bien dans la dernière partie 🙁
Notre Dieu sauveur veut que tous les hommes soient sauvés et viennent à la connaissance de la vérité (1 Timothée 2:4). A nous d’accompagner le mouvement ! Et oui, Olivia, que Dieu nous vienne en aide.