Je vais l’atteindre par nos fréquentations

«Pour qu’il se convertisse, je vais multiplier les contacts avec d’autres chrétiens. Je vais bien les choisir. Parce que franchement, il y en a dans l’église qui donnent de bien mauvais exemples de vie personnelle ! Il y en a aussi qui ne sont vraiment pas doués, côté relations ! Voilà, il faut que je sélectionne ceux qui donneront un bon témoignage à mon mari.»

On imagine assez bien ce qu’est un « bon témoignage » mais comment savoir lequel portera ? Quel chrétien saura toucher mon mari ? Le riche qui ne montre pas d’arrogance à cause de sa fortune ou le pauvre qui est heureux avec ce qu’il a et n’a pas honte de ses faibles moyens ? Le bien portant dont la santé lui permet de partir en mission ou le malade immobilisé mais dont la sérénité parle de Dieu à chaque instant ? Le savant qui connaît toute la Bible et mentionne toujours le verset adapté à la situation ou l’illettré qui connaît seulement quelques versets par cœur et les met en application de façon évidente ? Le « presque pareil » à qui il pourra s’identifier ou le « très différent » qui lui montrera que Dieu accepte tout le monde ? Comment savoir quel bon témoignage touchera le cœur de mon mari ?

Et d’ailleurs, n’est-ce pas plutôt un « mauvais témoignage » qui portera ? Montrer l’excellence à quelqu’un qui ne se sait pas aimé de Dieu n’est peut-être pas de nature à le tirer vers le haut mais pourrait au contraire l’humilier. Peut-être alors faudrait-il lui montrer le péché d’un chrétien, pour qu’il comprenne que Dieu nous aime tels que nous sommes et n’attend pas que nous soyons parfaits pour nous tendre la main… Lui montrer surtout qu’un croyant qui pèche peut se relever, qu’il peut être à nouveau pardonné et se relève plus fort…

Mais mon mari sera-t-il en mesure de voir l’amour de Dieu à travers tout cela ?

On peut même pousser le raisonnement plus loin : pour qu’il voie bien la différence entre un chrétien et un non-croyant, peut-être faudrait-il lui faire côtoyer les pires incrédules, dont le péché serait comme un miroir du sien, pour qu’il en ait horreur…

Mais il risque de trouver aussi de bons témoignages parmi les incroyants…

Que faire alors ?

Lâcher prise. Croire que Dieu est présent dans toutes nos circonstances. Croire qu’il peut utiliser qui il veut, quand il veut, y compris un non-croyant : « Le cœur d’un roi, dans la main de l’Éternel, est des ruisseaux d’eau ; il l’incline à tout ce qui lui plaît. » (Proverbes 21:1) Renoncer à vouloir contrôler les fréquentations de mon mari. Si Dieu a décidé de le toucher en utilisant quelqu’un, il sait déjà de qui il s’agit et cette personne est déjà en chemin.

Qui parmi eux

3 commentaires

  • A une époque, mon mari s’est intéressé à la vie d’église. Il s’est même mis à m’accompagner au culte. Au bout de quelques mois, voyant qu’il ne se convertissait pas, mon pasteur a convenu avec moi qu’un changement d’église devait être envisagé. Une rencontre heureuse m’a permis d’identifier une église qui semblait plus propice à la conversion de mon mari. J’ai donc changé d’église locale et mon mari m’a suivie. Pourtant, au bout de quelques mois, il a arrêté d’y aller. Ca m’a beaucoup déçue.
    Quelques temps après, des conflits ont éclaté dans cette église. On m’a prêté des intentions mauvaises et j’ai été sanctionnée. Il a fallu que je parte. Les responsables se sont aussi déchirés entre eux et la plupart sont partis dans les mois qui ont suivi.
    Avec le recul, je suis reconnaissante que mon mari n’ait pas assisté à ça, reconnaissante aussi d’avoir été « virée » de cette église avant la tempête. Ce que je trouvais injuste était en fait une bénédiction.
    Ca m’a aidée à comprendre que mon témoignage personnel reste primordial pour « influencer » mon mari. Je dois fréquenter une église où je me sens bien afin qu’il me voie rentrer heureuse du culte.

  • Mon mari me dit « non chérie, c’est le pays qui me fait peur » mais au fond je vois qu’il ne veut pas partir à l’église et ne veut pas croire en Dieu. Il dit les pasteurs église c’est la mascarade.

    • Ce n’est pas la fréquentation de l’église qui va chasser la peur de l’environnement, c’est l’amour de Dieu : « L’amour parfait chasse la crainte » (1 Jean 4:18) Ce n’est pas un problème qu’il ne veuille pas aller à l’église. C’est un problème qu’il refuse encore de croire, mais c’est son chemin, cela a du sens pour lui. Tant qu’il est en vie, il y a de l’espoir. Bon courage, Emilie, pour patienter.